DANS LE SILLAGE DE LA PEROUSE.

L’objet de ce livre est d’évoquer les gens originaires ou proches du département du Tarn qui, à une époque où l’agriculture prédominait, ont rejoint la mer. Cette synthèse a déjà été faite dans beaucoup de régions maritimes, à commencer par la Bretagne, les provinces du nord et de l’Atlantique, et pour les marins originaires de Méditerranée. Il est plus surprenant que la région du Tarn ait fourni un important contingent de personnes ayant eu des activités maritimes et ultra-marines. Le Tarn est peu enclavé, et pas vraiment lointain de l’Atlantique et de la Méditerranée, mers qui ont chacune leurs adeptes locaux.

L’ouvrage s’intéresse prioritairement à la Marine de l’État, symbole de la souveraineté ayant la double vocation de défense et d’ordre public. On évitera cependant de lui accorder une attention trop exclusive : par exemple la Compagnie des Indes a aussi représenté brillamment la France, y compris dans la gestion administrative des territoires d’outremer. Ses navires étaient armés et ses meilleurs officiers pouvaient être admis avec un grade dans la Royale. En temps de guerre certains navires marchands étaient militarisés et leurs cadres sortaient de la réserve pour entrer dans l’action militaire. En sens inverse la Marine du Roi a souvent cherché à ruiner le commerce adverse en se transformant en corsaire, sans dédaigner « les parts de prise ». Le Tarn a aussi fourni des armateurs négociants, particulièrement à Bordeaux et Marseille. Le livre étudie également bon nombre de compagnons des marins qui partageaient obligatoirement avant l’essor de l’aviation leurs longues traversées – troupes coloniales et missionnaires, scientifiques qui ont fourni des apports aux sciences de la mer (cartographie maritime, météorologie et magnétisme) – qui sont originaires du Tarn. Les missionnaires tarnais catholiques et protestants ont aussi été des passagers ultra-marins.